Le Jasnieres

Le Jasnières a obtenu l’AOC dès 1937[1], soit la même année que les grands crus de Bourgogne, de Bordeaux ou de la vallée de La Loire ….. La mention Jasnières peut être complétée par la dénomination géographique «Val de Loire».

C’est un vin blanc tranquille, issu exclusivement du cépage chenin B cultivé sur certaines parcelles des seules communes de Lhomme et de Ruillé-sur-Loir[2], dans le département de la Sarthe. Ces parcelles portes les jolis noms de : Les Jasnières, clos[3] des Longues Vignes, clos des Fleuries, clos des Bordes, clos de la Berterie, clos de la Gidonnière, clos des Montignés, clos Saint-Jacques, clos des Goderies, clos de la Magdeleine, clos du Benard, clos de l’Aillerie , clos Portier, clos des Molières, les Quatre-Vents, les Huissières, l’Aillerie, la Pelonnière, l’Etre Pucelle, Les Bourgaudières, la Verrière, les Maillères, le Pavillon, la Richardière, …

Ce vignoble niché sur un versant exposé plein sud, et protégé au nord par le massif forestier de Bercé, jouit d’un microclimat exceptionnel, sur la partie la plus abrupte du coteau avec des pentes de l’ordre de 15%, à une altitude variant de 70 à 120 mètres. Principalement développés sur les formations du tuffeau du Turonien et des argiles à silex du Sénonien, les sols y sont superficiels, caillouteux et se réchauffent rapidement. Par endroits, ils peuvent être issus des formations détritiques de l’Eocène ou comporter des éléments issus de terrasses alluviales du Loir.

Le Chenin B y trouve tous les éléments pour mettre en exergue son potentiel. Il donne ici des vins secs, demi-secs ou moelleux (les années exceptionnelles), aussi surprenants que confidentiels ; des vins fruités puis bouquetés caractérisés par un goût de pierre à fusil lorsqu’ils sont secs ; des vins à la belle couleur jaune d’or avec des arômes qui peuvent évoquer l’écorce d’orange, le miel, l’acacia ou l’aubépine lorsqu’ils sont moelleux. Sans doute la qualité la plus remarquable du Jasnières est sa faculté à vieillir des dizaines d’années tout en se bonifiant.

Les vignes y présentent une densité minimale à la plantation de 5 500 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 1,80 mètre maximum. L’écartement entre les pieds sur un même rang est inférieur ou égal à 1 mètre. Elles sont taillées à coursons portant chacun au plus 3 yeux francs et sont obligatoirement conduites en palissage «plan relevé». Le palissage des vignes est obligatoire avant l’entrée en production en appellation d’origine contrôlée. Le nombre total d’yeux francs par pied ne peut pas dépasser 13. Les tailles « Guyot » y sont donc interdites. Le nombre de pieds de vigne morts ou manquants autorisé est fixé à 20 % maximum.

Afin de préserver les caractéristiques du milieu physique et biologique qui constitue un élément fondamental du terroir, un couvert végétal des tournières est obligatoire jusqu’à 1,50 mètre au minimum du dernier piquet de palissage.

La charge maximale moyenne est fixée, à la parcelle, à 8 500 kilogrammes par hectare.

Le rendement autorisé est fixé, au maximum, à 52 hectolitres par hectare.

Surface totale de l’aire AOC : 127 Ha .

Surface cultivée : environ 72 ha


[1]             JORF du 11 Août 1937 page 9089

[2]             A l’origine toutes les parcelles étaient sur la commune de Lhomme. Le décret du 23 juin 1947 (JORF 25 juin 1947 page 5837) a étendue l’AOC à certaines parcelles limitrophes situées sur la commune de Ruillé sur Loir.

[3]                      Clos : parcelles qui étaient entourés de haies pour les protégés de la divagation des animaux