Les Coteaux du Loir

Située à la limite de trois provinces, la Touraine, le Maine et l’Anjou, et sur deux départements, la Sarthe et l’Indre et Loire, à environ 40 kilomètres au sud du Mans et au nord de Tours, la zone géographique d’appellation contrôlée Coteaux du Loir[1] s’étend sur une trentaine de kilomètres de part et d’autre de la vallée du Loir et de ses vallées affluentes. Le nom de l’appellation d’origine contrôlée peut être complété par la dénomination géographique «Val de Loire».

Ne peuvent bénéficier de cette appellation que les vins tranquilles blancs, rouges et rosés produits sur certaines parcelles des communes de Beaumont-sur-Dême, Chahaignes, La Chartre-sur-le-Loir, Château-du-Loir, Chenu, Dissay-sous-Courcillon, Flée, Lhomme, Marçon, Montabon, Nogent-sur-Loir, Poncé-sur-Loir, Ruillé-sur-Loir, Saint-Germain-d’Arcé, Saint-Pierre-de-Chevillé, Vouvray-sur-Loir, dans le département de la Sarthe,  Bueil, Saint-Aubin-le-Dépeint, Saint-Christophe-sur-le-Nais, Saint-Paterne-Racan, Villebourg, dans d’Indre et Loir.

Dans cette zone géographique, le Loir et ses affluents entaillent un plateau situé à environ 100 mètres d’altitude et creusent des vallées profondes au dénivelé de 50 mètres. Des falaises, orientées principalement d’est en ouest, et secondairement du nord au sud, bordent ces vallées. La largeur de la vallée du Loir offre un paysage ouvert, tandis que les vallées secondaires sont plus étroites et plus fermées.

Les parcelles précisément délimitées pour la production des raisins, sont essentiellement installées sur les pentes des coteaux et rebords de plateau, présentent des sols caillouteux et sains, issus du tuffeau du Turonien et des argiles à silex du Sénonien. Quelques parcelles présentent des sols issus des formations détritiques de l’Eocène ou intégrants des éléments issus de terrasses alluviales du Loir.

Les parcelles, traditionnellement choisies par les producteurs, se situent sur les pentes des coteaux et rebords de plateau et présentent des sols pourvus d’une charge caillouteuse grossière importante. Ces sols offrent ainsi un excellent drainage et permettent un bon fonctionnement hydrique et physiologique de la vigne.

Les vins blancs sont exclusivement issus du Chenin B.

Les rouges et les rosés sont produits à partir d’un cépage principal, le Pineau d’Aunis N, et de cépages accessoires. La proportion de Pineau d’Aunis N est au minimum de 65% de l’encépagement, chacun des cépages accessoires ne pouvant dépasser 30% de l’encépagement.

Ces cépages accessoires sont : pour les rouges le Cabernet Franc N, Cot N, Gamay N. ; pour les rosés Cot N, Gamay N, Grolleau N.

La situation climatique de la vallée du Loir et l’encépagement du vignoble majoritairement constitué de cépages pineau d’Aunis N et chenin B, respectivement de 2ème époque tardive et de 3ème époque hâtive, imposent une gestion optimale de la vigueur et du potentiel de production traduite par une conduite de la vigne rigoureuse et une taille courte pour le chenin B.

L’effet millésime, particulièrement marqué au sein de la zone géographique, a conduit les opérateurs, au fil des générations, à gérer les diverses conditions de maturité des raisins. Ainsi, selon les situations et les conditions climatiques du millésime, les raisins blancs récoltés seront plus ou moins riches en sucres. Le respect de cette richesse naturelle conduit à la production de différents types de vins. Lorsque les conditions climatiques de la récolte sont particulièrement favorables, des vins présentant des sucres fermentescibles sont produits à partir des raisins les plus riches.

Les vins blancs offrent des arômes fruités et floraux dans leur jeunesse. Ils possèdent un potentiel qui s’exprime en vieillissant. Lorsqu’ils présentent des sucres fermentescibles, leur complexité et leur potentiel de garde sont en général plus importants, pouvant atteindre plusieurs dizaines d’années. Les notes plus exubérantes de fruits exotiques, ou plus douces de fruits secs ne sont alors pas rares et se révèlent souvent avec le temps.

Les vins rosés sont légers, finement bouquetés et rafraîchissants. Leur robe est pâle, aux reflets souvent saumonés. Leur nez est généreux, et fréquemment dominé par la senteur poivrée. En bouche, la légèreté et la délicatesse dominent.

D’une robe rubis, les vins rouges offrent une palette aromatique complexe, où dominent en général les arômes épicés associés aux senteurs de fruits rouges très mûrs.

Les vins blancs et rosés sont élevés au minimum jusqu’au 31 décembre et ne peuvent pas être mis en marché à destination du consommateur qu’à partir du 15 janvier de l’année qui suit la récolte.

Les vins rouges sont élevés jusqu’au 1er mars et mis en ventes le 15 mars de l’année qui suit celle de la récolte.

Les vignes présentent une densité minimale à la plantation de 5000 pieds à l’hectare, avec un écartement entre les rangs de 2 mètres maximum. L’écartement entre les pieds sur un même rang est inférieur ou égal à 1 mètre. Le pourcentage de pieds de vigne morts ou manquants toléré par parcelle est de 20 % maximum.

Il est dit au cahier des charges de l’AOC que les parcelles sont conduites afin d’assurer un bon état cultural global de la vigne, notamment son état sanitaire et l’entretien du sol, et, afin de préserver les caractéristiques du milieu physique et biologique, qui constitue un élément fondamental du terroir, un couvert végétal des tournières est obligatoire jusqu’à 1,50 mètre au moins du dernier piquet de palissage.

Les vignes sont taillées avec un maximum de 11 yeux francs par pied. Cependant la réglementation de la taille varie en fonction des cépages et en tenant compte de leur ancienneté. Les vignes sont obligatoirement conduites en palissage plan relevé avant l’entrée en production en appellation d’origine contrôlée.

La charge maximale moyenne de raisins à la parcelle est fixée à 9 000 kilogrammes par hectare.

Le rendement maximal est fixé à 55 hectolitres par hectare.

Surface cultivée : 75 ha


[1]          Décret du 12 mai 1948, JORF 14 mai 1948 page 4687