Le Pineau d’Aunis N

Le Pineau d’Aunis N est le cépage obligatoire des coteaux du Loir et des Côteaux du Vendomois, en rouge, en rosé et en gris.

Également appelé plant de Mayet, Gros Véronais, Mançais noir ou Plant d’Aunis, il tiendrait son nom d’un prieuré angevin, implanté près de Saumur, au lieu-dit Aunis, sur la commune de Dampierre sur Loire, prieuré où les moines le cultivaient. Mais l’on peut cependant exclure l’hypothèse que ce cépage serait originaire de l’ancienne province française l’Aunis.

Selon la tradition locale les moines fondateurs de l’abbaye Saint Lezin à Marçon l’auraient implanté sur leurs terres à Chahaignes dès le VIème siècle de notre ère.

Sa culture est limitée à la partie centrale du val du Loire, sa production se cantonnant principalement aux Coteaux du Loir et Coteaux du Vendômois, et dans une moindre mesure au Cheverny, Saumur Champigny, Touraine et Anjou.

Ce cépage au débourrement tardif peut permettre de gros rendement quantitatif. Sensible aux maladies cryptogamiques, il nécessite une taille courte et une surveillance constante du vigneron.

A l’automne, son feuillage virant au rouge colore magnifiquement les coteaux.

Ses grappes sont de taille moyenne, cylindro-coniques, compactes, ailées ou pas, ses pédoncules courts voire très courts, forts et ligneux. Ses baies petites à moyennes, globuleuses ou légèrement ellipsoïdes, à peau assez épaisse, résistante, d’un beau noir recouvert de pruine et à chair juteuse légèrement acidulée, peuvent se consommer nature mais aussi faire d’excellentes gelées ou confitures, voire être cuisinées avec des viandes rouges.

Pas facile à travailler, le pineau d’aunis N fut pendant longtemps vinifié principalement en rosé ou en gris, n’étant utilisé en rouge que pour parfumer des assemblages avec des vins plus charpentés. Le progrès de la vinification ont faits que ce cépage donne actuellement des vins rouges mono-cépages « qui tiennent la route ».

Le pineau d’aunis N, donne des vins rouges souvent peu colorés, dégageant des parfums de fruits rouges et des notes de poivron vert, agréable au palais avec son goût de poivre, voire de clou de girofle, de bonbons anglais, pouvant certaines années être marquées par une pointe d’acidité.

C’est un vin à boire rapidement, les plus souvent dans les 3 ans mais qui peut pour les millésimes exceptionnels vieillir dix ans et plus. Il emmène alors le dégustateur à la découverte d’une palette aromatique très complexe et très raffinée, spécifique mais somptueuse.