Le Chenin B

Cité par Rabelais dans Gargantua, le Chenin B est le cépage exclusif du Jasnières et des Coteaux du Loir Blanc. Il est également l’un des deux cépages autorisés (avec le chardonnay) en AOC Coteaux du Vendômois.

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Aussi connu sous les noms de plant d’Anjou, pineau de la Loire, verdurant, gamet blanc, tite de crabe, gros pineau, cruchinet, rouxalin ou roxalin et steen (en Afrique du Sud), le chenin B est très probablement un cépage autochtone de la vallée de La Loire.

Mentionné pour la 1ère fois en Anjou en l’an 845 dans les archives de l’abbaye de Glanfeuil sur des documents qui portent le sceau de Charles le Chauve, son nom viendrait soit du château de Mont-Chenin ayant appartenu à Thomas Gohier, Seigneur de Chenonceau, qui en planta en 1445 et se fut le seul cépage qui s’y développa, soit du monastère de Mont-Chenin, en Touraine également, où Denis Briçonnet, beau-frère de Thomas Gohier, abbé de Cormery, en aurait cultivé.

Exporté en Afrique du sud dès le XVIIème siècle, puis en Argentine, en Australie, au Brésil, au Canada, au Chili, aux Etats-Unis d’Amérique (Californie), au Mexique, en Nouvelle Zélande et en Urugay, pays où il ne trouve pas selon les critiques internationaux réellement à exprimer tout son potentiel, le chenin B est également le cépage des Coteaux du Layon, Bonnezeaux, Quart de Chaumes, Savennières, Vouvray, Montlouis ….

Il donne des grappes moyennes, coniques avec un ou deux ailerons, assez compactes. Ses baies sont relativement petites, ovoïdes ou légèrement elliptiques, avec une pellicule fine jaune doré à pleine maturité, croquantes. Sa pulpe est dense.

Il est réputé pour donner un vin très fruité avec beaucoup de bouquet, élégant, présentant toujours une bonne acidité, généralement assez vif, nerveux, pouvant se garder très longtemps.

Sujet à la pourriture noble, le chenin B mûrit tard, les vendanges de certaines parcelles pouvant alors lieu aussi bien en Jasnières qu’en Coteaux du Loir et Vendômois fin octobre. Le chenin B donne donc selon les années des vins secs, demi secs, doux voire moelleux.

Les Jasnières, coteaux du Loir et du Vendômois ont la particularité de permettre au Chenin B d’exprimer pleinement son potentiel tant la typicité de chaque année est marquée. Les vendanges sélectives et les tries successives permettent certaines années de produire des moelleux dignes d’appellation type « vendanges tardives » ou « sélections de grains nobles ».

En 2020, les dégustation de Chenin B de 1947 permettaient d’apprécier, s’il en était encore besoin, les capacités extraordinaires de vieillissement des vins issu de ce cépage.